La douce, puissante et profonde chaleur émanant des strates ocres et rouges, rappelant les falaises majestueuses du Colorado ou du Lubéron, m’inspire particulièrement. Je puise mes formes dans la nature, où le minéral, le végétal et l’animal se rencontrent, et je m’interroge sur l’impact que nous, fragiles géants, laissons sur notre environnement.
Quels seront les fossiles de l’Anthropocène ?
Nous ne serons pas là pour le découvrir, mais que révéleront les fouilles des archéologues du futur ? Les pièces de la série Anthropocène se veulent des anticipations archéologiques, explorant des fossiles inspirés de végétaux minéralisés peu altérés ou d’édifices où la nature se mêlerait à l’architecture. Elles sont des invitations oniriques vers un futur inconnu et un questionnement sur notre empreinte.
Pour cette série, mon engagement écologique est particulièrement profond. Chaque étape du processus est pensée pour minimiser l’impact environnemental. Je sélectionne des terres majoritairement ocres et rouges, provenant du nord de l'Espagne et de la France, pour réduire l'empreinte carbone liée au transport. Leur couleur, riche en oxyde de fer, assure une empreinte écologique faible tout en étant bénéfique pour la santé.
Pour l’émaillage, je privilégie des couvertes transparentes, sans oxydes toxiques, afin de limiter l'impact environnemental et de protéger la santé des utilisateurs.
Je suis attentif à ma consommation d’énergie en évitant les cuissons lors des pics de demande, contribuant ainsi à alléger la charge énergétique globale. Enfin, le réemploi fait partie intégrante de ma démarche. La majorité des supports de présentation de mes pièces a eu une première vie dans des musées, et mon atelier est en grande partie aménagé grâce à du mobilier réutilisé.